Prenons soin des salariés…

Les nouveaux leviers de motivation

Après plus d’un an hors des murs de l’entreprise, la
quasi-totalité des salariés ayant expérimenté le télétravail le disent : travailler
à la maison offre plus d’autonomie, de responsabilisation et de satisfaction.

Confinés depuis des mois, chaque matin, nous allumons nos écrans, seuls, sans la présence des collègues ou des clients pour nous stimuler, ni celle du chef pour nous motiver ou nous contrôler… La tâche est ardue, on se dit que ça s’arrêtera un jour, alors on tient. Mais il n’y a pas que ça… si jour après jour, nous trouvons l’énergie pour avancer dans nos projets professionnels, si après des mois passés à la maison nous sommes une grande majorité à souhaiter poursuivre cette expérience, c’est que nous y trouvons aussi du plaisir. 

Mais alors d’où vient cette énergie ? 

Une des clés de compréhension se trouve dans les mécanismes individuels de motivation, moteurs de notre action. 

Nous connaissons deux types de motivation : la motivation « extrinsèque », lorsque nos actions sont stimulées par des phénomènes extérieurs à nous-mêmes (objectifs de performance, reconnaissance, sanction…) ou « intrinsèque » lorsque nous sommes stimulés par nos désirs/besoins personnels (goûts, passions, zones de confort…) et sans intervention d’évènements externes. 

Dans un environnement de travail « normal », hors confinement, nous sommes en permanence confrontés aux attentes des autres, collègues, clients, hiérarchie… et notre motivation extrinsèque est plus fréquemment sollicitée. Seuls à la maison, le temps et la place laissés à nous-même et à nos propres désirs sont plus importants. 

Ainsi, nous écoutons plus souvent nos petites voix internes, celles qui nous disent ce dont nous avons besoin ou envie, qui nous aident à faire les choses autrement, à prioriser différemment nos actions, et parfois même à changer de job, de métier, de vie… Ces petites voix, quand nous apprenons à les connaître, peuvent nous guider vers plus de bien-être et de performance, car elles alignent nos actions avec ce que nous sommes et cela donne du sens à notre travail. 

C’est en ce sens que nous nous sentons plus autonomes et responsables, nous pouvons faire les choses en respectant ce qui est important pour nous et pas exclusivement en fonction de ce qui est dicté par le monde extérieur. Ainsi, lorsque les salariés évaluent l’autonomie et la responsabilité comme source de satisfaction inhérente au télétravail ils expriment notamment ce besoin d’être plus connectés à leurs motivations personnelles et profondes, mieux calées sur leurs besoins.

L’expérience du télétravail deviendrait-elle une opportunité pour les entreprises qui misent sur la motivation et l’engagement de leurs salariés pour relever leurs défis ? 

Cela ne fait aucun doute et nombre d’entre elles vont le pérenniser. Mais cela ne suffira pas à alimenter le besoin d’autonomie que le confinement a renforcé ; pour les managers, les DRH et tous ceux qui travaillent de près sur le facteur humain, la question urgente est « comment faire évoluer la vie en entreprise pour que motivations extrinsèques et intrinsèques puissent mieux coexister ? ».

Il y a cinquante ans, la psychologie du travail nous enseignait les leviers de la motivation : motivation par objectifs, style de management fédérateur, politique de rémunération, mutuelle et prévoyance…

La motivation extrinsèque, nous savons faire, mais qu’en est-il de la valorisation des motivations intrinsèques ? 

Les outils et les pratiques existent pourtant et il est grand temps de leur donner une vraie place, au cœur des politiques de RH.

Ce qui paraît à priori le plus évident est de travailler sur la culture managériale, celle de la confiance, de l’autonomie et de la responsabilisation. Un changement de culture est long à mettre en place mais le confinement nous a donné un vrai booster.

Et puis il y a les outils d’évaluation individuelle : nous savons les utiliser pour mesurer la performance et les compétences mais nous pouvons étendre leurs fonctionnalités pour permettre aux salariés de mieux connaître leurs drivers, valeurs et besoins. Ce sont eux qui donnent du sens à notre travail, à notre existence et nous permettent de trouver des solutions face au syndrome du « je n’aime plus ce que je fais ».  Et il y a aussi le coaching, trop souvent utilisé pour combler un manque, un défaut managérial, il est aussi merveilleux révélateur de la motivation intrinsèque.

Les salariés vont bientôt revenir au bureau, énergisés par « l’envie de se retrouver ». A nous, responsables du facteur humain, de prendre soin d’eux et de cette énergie pour la transformer en motivation autant personnelle que collective…
Elle mènera nos entreprises à la réussite.

Francoise Berthier Partenaire Axomega-Care
Françoise Berthier, 

Partenaire d’Axomega-Care, Executive Coach, Conseil RH.

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